Un nouveau chapitre des négociations RELOAD vient de débuter : celui du droit syndical. Les discussions portent sur les moyens attribués aux syndicats et sur leurs fonctionnements. Le résultat de ces négociations aura un impact sur les salarié·es, avec un risque de réduire leurs possibilités de s’organiser collectivement.
La direction cherche à modeler les organisations syndicales à l’image de celle de l’entreprise, avec la mise en place d’une hiérarchie et d’un “leader syndical” qui serait en charge du déroulement de carrière de l’ensemble de l’équipe. Elle annonce vouloir “rendre les carrières syndicales attractives”, ce qui est très surprenant de la part du patronat.
Elle préfère largement avoir un chef de syndicat faisant courroie de transmission de sa politique (promotion de RELOAD, de LEAD!,...) plutôt que de s’adresser à un syndicat démocratique. C’est là où le terme de “partenaire social” prend tout son sens.
Elle renvoie aux salarié·es et aux syndicats, quand ils doivent changer de poste, ce qui relève de sa responsabilité, à savoir donner un emploi à chacun·e. Aujourd’hui les salarié·es doivent eux même trouver un emploi au sein d’Airbus via une sorte de marché du travail interne opaque. C’est en contradiction avec le code du travail. Airbus devrait fournir un emploi par défaut à chaque salarié·e et syndicaliste, lorsqu’il y a mobilité.
Le but visé est la professionnalisation et la mise sous tutelle patronale des équipes syndicales, ce qui aboutirait à l’éloignement des élu·es et mandaté·es du terrain et donc à la suppression de capacités pour les salarié·es à s’organiser collectivement. Ceci peut rendre les syndicats plus proches de la direction, mais déconnectés des réalités vécues par les salarié·es. Cela permet aussi de faire pression sur le chef, c’est beaucoup plus difficile de faire pression sur un collectif.
Ce fonctionnement est à l’opposé du fonctionnement horizontal de la CGT, où un·e syndiqué·e égale une voix.
La CGT est en profond désaccord avec ces propositions, nous sommes attaché·es à la démocratie syndicale, par exemple ce sont les syndiqué·es qui décident par vote si on doit signer ou non un accord et pas le “chef” du syndicat et nous refusons de changer cela. Notre conception du syndicalisme est à l’opposé de cette approche. Pour nous le syndicalisme est un engagement, ce n’est pas une carrière !
Cet accord devrait garantir que salarié·es et syndicalistes soient traité·es de la même manière. On en est loin, et la direction d’Airbus renforce et officialise des pratiques de collaboration qui existent déjà dans l’entreprise et que nous continuerons de combattre.